Tortuguero : sur les traces de Jack Sparrow

Ce week-end avec Louisette, une agro qui travaille avec moi et Yann, son copain : destination Tortuguero. Après des heures de bus bondés, une chaleur étouffante, de multiples vendeurs ambulants de fruits, légumes et autres chips, nous voilà sur un petit embarcadère. Le seul chemin conduisant à Tortuguero : les cours d’eau. Tortuguero, un parc naturel et un village caribéen, une belle façon de découvrir la côte caribéenne, sa faune et sa flore.

Premier jour : arrivée et ambiance

Le voyage se fait sur des petits bateaux qui transportent les touristes et les locaux au travers de canaux peu profonds et du fleuve Tortuguero, les rives sont bordées d’arbres immenses et de palmiers, les lézards et iguanes se dorent au soleil, les oiseaux s’envolent sous le bruit du moteur, nous voilà sur la route de pirates des Caraïbes.

Le village de Tortuguero est bordé des Caraïbes d’un côté et d’une lagune de l’autre, la rue principale rassemble des sodas (restaurants), des magasins de souvenirs et des petites maisons colorées. Les habitants du village qui descendent d’esclaves africains, vivent principalement grâce aux touristes qui viennent admirer le parc national voisin.

La plage qui donne sur l’Atlantique, est une plage de sable noir, l’eau est très salée et peu rafraîchissante, mais la lumière du soleil couchant est splendide. Le sable nous brûle les pieds, on se jette à l’eau, ici il ne nous faut pas longtemps mais tout de même quel délice après les températures de l’après-midi. Le soir, petit restaurant, avec un casado qui est le plat costaricain le plus courant : riz (arroz), haricots rouges (frijoles) et légumes (verduras), toujours délicieux mais encore meilleur avec un jus de mangue frais.

Après une telle journée : repos bien mérité, le bruit des insectes et la musique nous ne empêchera pas de nous endormir rapidement, la chaleur nous a exténués.

Deuxième jour : le parc de Tortuguero

Levés de bonne heure et de bonne humeur, il est cinq heures Tortuguero s’éveille au bruit du coq. Une demi-heure plus tard, nous voilà déjà sur notre canoë, pagaies en action. On serpente sur les canaux du parc national, et oh merveilles, oh enchantements, nous voici sur les traces des premiers aventuriers ! Les oiseaux font suite aux singes et aux iguanes, les papillons et les libellules virevoltent autour de nous, le jour se lève doucement, le silence n’est percé que par d’étranges bruits : les singes hurleurs !

Mais voilà qu’au détour de la rivière, on tombe nez à nez avec le maître des lieux, silencieux et rapide, le caïman fait son apparition, seuls deux yeux dépassent de l’eau.

Plus on avance plus on s’enfonce dans la nature, notre balade en canoë devient un véritable périple. Des insectes bizarres aux tailles impressionnantes, nous sautent dessus, les arbres encombrent les canaux, on s’imagine des caïmans dès que l’eau frémit, la chaleur redevient intense mais l’émerveillement grandit. Pour notre plaisir, un groupe de capucins passe au-dessus de nos têtes, enchaînant acrobaties délirantes et sauts démesurés !

Après le parc, le retour au village et un bon repas bien vite dévoré, en soirée ce sont les tortues marines qui nous attendent ! Tortuguero reste l’un des rares lieux au monde où ces dinosaures viennent pondre durant la nuit, elles parcourent des centaines de kilomètres pour venir se poser sur ces plages tranquilles.

Après une heure de marche dans le noir complet, sous un ciel étoilé, nous atteignons le lieu de ponte. Ici, pas de photos mais nos yeux grands ouverts se ravissent devant cette maman tortue de plus d’un mètre de long qui pond ses œufs (entre 80 et 120) dans le sable. Des œufs mous et blancs, comme de petites balles de ping-pong qui tombent dans un trou profond de 70 cm que leur mère a creusé avec soin. Pas question de l’effrayer, la peur pourrait la faire partir, le groupe reste donc silencieux. Avec méthode, elle recouvre son nid, de telle façon à ce qu’on le croit situé un ou deux mètres plus loin. La maman tortue ne reviendra jamais s’occuper des petits, le lieu et le nid sont donc essentiels à la survie du plus grand nombre, dans soixante jours les bébés tortues rejoindront l’océan mais seuls un pourcent d’entre eux atteindront l’âge adulte. La maman regagne la mer avec une rapidité impressionnante, déjà sa carapace se perd dans le noir de la nuit.

Faites attention lors de cette observation de tortues, informez-vous avant pour savoir vers quelle agence se tourner afin de respecter au maximum les animaux. Nous avons été tristes d’apprendre que malgré nos précautions une deuxième tortue voulait pondre à proximité quand nous y étions et qu’elle avait pris peur, donc regagné la mer. Même si les guides vous affirment que vous ne les dérangez pas, ce n’est pas le cas, et préférez une observation à distance qu’un tour moins cher et non respectueux de ces animaux en voie de disparition.


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