Arras, intemporelle ville du Nord de la France, chargée d’histoire et d’émotion. Elle illustre la grandeur des villes flamandes, avec son beffroi et son architecture baroque. Une petite ville qui semble austère, mais se lève lorsque le soleil illumine les façades colorées de la place des héros et la grand’place.
Aller à Arras c’est toujours remonter le temps, et s’imaginer les échoppes et les artisans du Moyen Age,. Écouter le son des sabots qui claquent sur les pavés.
Le cœur de la vieille ville : les places arrageoise
J’aime regarder les devantures des maisons de la place des héros, des maisons fines de style baroque, couleurs de briques, leurs toits courbés et leurs hautes fenêtres derrières lesquelles on imagine mille et une vies. Les restaurants et cafés, se cachent derrière les arcades ou dans les caves. On trouve sur cette même place un bleu un peu spécial : le bleu d’Arras, peinture sur porcelaine à très haute température. Pour admirer les créations locales et ancestrales, rendez-vous à la boutique du même nom (Au bleu d’Arras) pour y découvrir cet artisanat indissociable de l’histoire de la ville, et le seul lieu qui perpétue cette tradition.
On est samedi jour de marché sur la place des héros, on achète des endives pour midi, de la viande pour une carbonnade ce soir. La queue sera forcément plus longue si on veut déguster quelques gaufres à la vergeoise. On parle, on crie avec cet accent tellement caricaturé.
Le beffroi et ses géants
Le beffroi sonne onze heures, on ferme les yeux sur ces quelques notes, et on tourne le regard vers sa tour pointée vers le ciel couronnée d’un lion d’or, animal emblématique de la ville. En son intérieur, ce lieu cache trois géants : Colas, Jacqueline et Dédé, marionnettes gigantesques issues de la tradition du nord, qui sortent lors du carnaval ou de festivités locales. Puis, on monte dans la tour du beffroi qui abrite les cloches pour admirer les deux places flamandes et la ville d’en haut.
De la place des héros, nos pieds se dirigent vers la grand’place, sa belle voisine. Encore une myriade de façades dont la plus ancienne maison d’Arras datant de 1467 (ah ! tout de même) rougeoyante avec sa façade de briques.
Rendez-vous sous terre
Rendez-vous ensuite six pieds sous terre, dans les Boves ou des carrières de craies. Cette belle pierre blanche utile aux constructions des alentours. Juste sous la place, des artères situées à 12 m de profondeur retracent d’autres pans d’histoires, entre l’exploitation de la craie dès l’Antiquité, leur utilisation comme cave de stockage ou encore plus récemment lieu d’abri et d’attaque durant les deux guerres mondiales.
Une boisson dorée, emblème du nord
Le nord à un parfum de bière, non loin de la Belgique qui regorge de saveurs dorées, la région arrageoise produit aussi quelques joyaux. Nous visitons aujourd’hui, la fabrique de la ch’ti, la brasserie Castelain depuis 1926. Du brassage au conditionnement, les odeurs de houblons et de malt embaume notre visite, qui se termine par une dégustation. Si vous n’avez pas le temps d’aller jusque-là, admirez la diversité des bières au cellier des arcades située entre les deux places, un lieu exigu qui ressemble à la caverne d’Ali Baba pour les amoureux de la bière. Une belle découverte pour la fan de chocolat que je suis : une bière brune au cacao, la fièvre de cacao fabriquée par la brasserie Thiriez et la pâtisserie Vandewalle.