Rencontre avec les bêtes féroces au Corcovado

Au sud-est du Costa Rica se trouve le célèbre parc du Corcovado. Un paradis vert quasiment vierge, et habité par les animaux en tous genres, les singes, les aras, les pélicans, les pécaris (sorte de petit sanglier), les petits mammifères comme les agoutis et les coatis, drôle de ratons-laveurs avec une queue toujours pointée vers le haut.

1er Jour :

Alors nous voilà partis avec nos sacs de randonnée, la première étape, le taxi qui nous emmène à l’entrée du parc, deux heures de pur bonheur, collés les uns aux autres dans une charrette à bestiaux. Collés mais pas à n’importe qui, avec nous un français d’une cinquantaine d’années qui s’obstine à nous raconter sa vie.

« J’ai vu la pauvreté en Inde c’est quelque chose, mais ici c’est différent ! Vous avez été voir les volcans du Costa Rica ? Ce n’est rien comparé à ceux de Haïti. Lorsque j’étais au Kenya, on m’a dit que les plus beaux volcans se trouvaient à Haïti, alors j’y suis allé. Moi, je ne parle pas l’espagnol, seulement l’anglais, en fait j’ai fais un peu d’allemand mais ça ne sert rien d’apprendre l’allemand aujourd’hui. Alors je ne connais que quelques mots en espagnol !! Par exemple tout à l’heure, le guide a dit amarillo, ça veut dire jaune !!! »

Bref, le genre de personne avec qui je n’ai pas franchement envie de discuter. Et tous les passagers, même s’ils ne comprenaient pas le français avait compris qu’on en avait marre et avaient un sourire sur les lèvres. Et comme si j’en avais déjà pas assez, je regarde mon appareil photo, qui me sert de montre, et là je m’aperçois que j’avais oublié la batterie à l’hôtel !!! Je crois que la journée commence mal.

Mais la suite va mieux, on rencontre un groupe de jeunes allemands biologistes avec qui on marche toute la journée dans une bonne ambiance. On a huit heures de marche, alors on y va avec un bon rythme. Le long de la plage, les pélicans volent au raz de l’eau, et les traversées de petits ruisseaux s’enchainent. Alors au début on enlève nos chaussures et puis finalement on se retrouve vite les pieds mouillés.

PC140028

On fait quelques blagues sur les pumas censés parader dans ses lieux, on a même une petite fiche en cas de mauvaise rencontre. Alors je vous apprends qu’il faut le regarder dans les yeux, et si on est plusieurs, il faut se coller les uns aux autres pour lui donner l’impression qu’on est un gros animal. Mais surtout ne pas partir en courant, c’est dommage parce que je crois que c’est exactement ce que j’aurais fait, non ? Mais je vous rassure nous n’avons croisé aucun de ces prédateurs.

PC140031 PC140109

PC140117

L’autre animal sympa, est le pécari. Alors lui on peut croire qu’il n’est pas dangereux, mais en fait sur le guide il est écrit que si on sent l’odeur de l’oignon, il faut absolument grimper aux arbres. Cette odeur est caractéristique des troupeaux de pécaris, alors ouvrez grand vos narines si vous voulez éviter le piétinement. Je revois encore nos têtes au moment où Louisette nous a dit « là, ça sent l’oignon pour de vrai« , on jette un regard alentour : nous sommes entourés par des palmiers sans branche !!! Mais là encore plus de peur que de mal, nous n’avons jamais croisé le fameux troupeau. Seuls deux pécaris haut de 40 cm recherchant tranquillement de la nourriture.

DSCI0114

L’aventure se poursuit, au bout de sept heures de marches on tombe nez à nez avec un fleuve d’une largeur de 40 m. Louisette, téméraire, se met en maillot de bain, et commence à le traverser. Cela ne lui arrive que jusqu’à la poitrine, nous voilà donc nos sacs sur la tête, nous enfonçant peu à peu, dans l’eau claire du fleuve Claro. La dernière heure de marche est plus tranquille, et c’est avec un bon style de touriste, Maxime en maillot de bain, et moi avec une jupe faite main avec mon k-way vert flaschi, que nous arrivons au campement sous une pluie fine.

PC140130

Au repas du soir comme à celui du midi : du thon avec du pain de mie !!

La nuit on se couche à 8 heures, dans une petite tente entourés de touristes étrangers, français, allemands, néerlandais, pour la plupart.

PC150253

2ème Jour :

Réveillé assez tôt par des touristes impatients d’en découdre avec la forêt, nous partons tranquillement arpenter les sentiers autour du campement, avec de petits sacs sur les épaules. Armés de nos appareils photos, on observe des oiseaux et des singes profiter du soleil du matin.

On continue de traverser des cours d’eau de petites tailles. Et au bout d’un moment on aperçoit un oiseau que l’on avait jamais croisé jusqu’à présent : le toucan. Vous n’aurez pas la chance de voir des photos, autant dire que l’animal était plutôt craintif.

PC130062

La pluie commence à tomber, alors on rentre à l’abri dans la tente. Au menu du midi, le fameux thon-pain de mie nous ouvre grand les bras !!

DSCI0230

Hormis, une petite balade de fin d’après-midi, on se repose tranquillement. Le menu du soir change radicalement, puisqu’on a opté pour la solution de manger dans le self. Alors certes c’est un peu cher mais au moins on a autre chose que du thon.

On discute avec deux dames françaises que l’on avait déjà croisé la veille dans des conditions un peu particulières. En effet, alors qu’on s’informait sur le parc, dans le bureau de l’entrée, une dame rentre et me dit avec un accent français très prononcé :

-« Ouair iz ze entri of ze parc ? »

ce à quoi je réponds :

-« Vous êtes française ?

-euh, oui ! »

Ce sont deux petites dames très gentilles, mais n’ayant pas une allure de randonneuses et encore moins d’aventurières. Alors la première question qu’on leur pose lorsqu’on les retrouve, c’est comment êtes-vous arrivées ? et là oh surprise elles avaient pris l’avion-taxi !!! Que n’y avais-je donc pas pensé plus tôt. N’empêche qu’elles se trouvent être très accueillantes, l’une habitant au Costa Rica depuis deux ans nous a même proposé de venir la voir.

 

3ème Jour :

Nous voilà au matin du retour, et aujourd’hui il pleut à torrent, pas de chance. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire nous voilà trempés une fois de plus. Du coup, la question d’enlever nos chaussures avant les ruisseaux ne se pose même plus. On marche d’un bon rythme, pour tout vous dire ce n’est pas franchement agréable, mais on croise quand même quelques animaux, notamment un fourmilier grimpant aux arbres.

DSCI0238

On arrive en milieu d’après-midi au village de pêcheurs de Puerto Jimenez situé dans le Golfo Dulce. Après une bonne douche chaude, on étend nos vêtements trempés là où on peut. Nos voisins décidés à partir le lendemain pour le parc, s’étonne de la quantité d’eau contenue dans nos habits et perdent un peu de leur motivation en voyant la couleur du ciel.

PC160265 PC160081

PC170093


Leave a Reply